03/11/2015
Le monde à portée de mains
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06/10/2015
Petit, petit, petit..
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13/09/2015
Sirocco
Je sors. Il n'y a guère d'étoiles, mais on dirait qu'elles sont en feu.. Il se passe quelque chose. Je prends une lampe torche et monte jusqu'en haut de la tour. Pour comprendre, la lanterne sera le plus parfait des observatoires. Je m'assois sous la lampe tournante, afin de ne pas être gêné par elle, et j'attends. Au bout de dix minutes, il y a un autre coup, mais beaucoup plus fort. Un oiseau s'est écrasé contre les vitres, j'ai à peine le temps de voir la masse sombre s'amollir et tomber. Il est de la grosseur d'un étourneau. Dans l'heure qui suit, il en arrive un second, mais je n'en devine pas la taille. Ce sont, à coup sûr, des oiseaux migrateurs épuisés, bernés par un mirage. Il ne peut s'agir d'oiseaux de l'île, car eux connaissent le phare.
Il parait que jadis, dans les phares, on se nourrissait des volatiles qui s'étaient fracassés contre les vitres de la lanterne. Au matin, on les ramassait, on les plumait et on les mettait de côté pour les périodes maigres. C'était, à ce qu'on dit, l'équivalent aéronautique du lamparo. Le phare attirait ces oiseaux comme le feu de résineux dans les barques attirait l'anchois commun en pleine migration. Mais cette fois, il ne s'agit pas du tout de cela. Sur le toit de l'édifice qui se trouve au-dessus de la tour, je n'ai vu aucune trace de plumes ni de squelettes. Peut-être les oiseaux parviennent-ils à reprendre connaissance et à repartir. La nuit, cependant, reste étrange. On a l'impression que l'île navigue. Et les oiseaux, comme les insectes, veulent échapper à quelque chose.
Je me mets au lit et sombre dans un sommeil brutal, pour ne pas dire violent, puis vers minuit, j'entends frapper fort à la porte. La voix du gardien de phare m'appelle pour sortir en mer. C'est curieux: un vent puissant s'est levé et je ne comprends pas comment on pourrait pêcher par une nuit aussi turbulente. Mais l'idée d'une nouvelle aventure, et dans le noir en plus, me met le diable au corps et je me vêts en toute hâte. Lorsque j'ouvre la porte donnant sur le couloir, je m'aperçois qu'il n'y a aucun bruit dans le phare et que personne n'est prêt à partir. La cuisine est plongée dans l’obscurité et le gardien et son second dorment du sommeil du juste. Je finis par comprendre. Le sirocco a commencé à souffler.
Paolo Rumiz, le phare, voyage immobile
Note: le phare ici décrit est un phare méditerranéen. Ci-dessous, il est breton.
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09/09/2015
Théorie de l'évolution
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07/09/2015
à la hauteur
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05/09/2015
Si, ouvrons
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04/09/2015
Si, on peut ouvrir
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03/09/2015
Pavé de bonnes intentions
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J'ignorais à qui des deux appartenait cette clé
J'ignorais à qui des deux appartenait cette clé que je trouvai un jour par terre devant la mystérieuse porte. Mais j'aurais beaucoup donné pour le savoir, car je ne pouvais pas croire qu'elle fût, après tant d'années, tombée dans mes mains par simple négligence. Quand j'eus enfin, sans hésiter longtemps, ouvert la porte et pénétré dans la chambre interdite, je le crus encore moins. Après quelques secondes et trois regards hâtifs, sans rien avoir bougé ni même touché dans la pièce, je découvris la nature du mystère.
Nous étions en décembre. Un ciel frais et limpide coiffait les portes du quartier, et la lumière du soleil, entrant par les fenêtres qui donnaient sur la rue, inondait la petite pièce. Elle éclairait le trésor secret, elle me conduisait directement à lui. Léchant les murs, l'armoire, le lit, elle guidait mon regard vers une étroite bibliothèque remplie de livres jusqu'au plafond...
Canevas, Benjamein Stein
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07/08/2015
Ambiguité
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03/08/2015
Clarté
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11/07/2015
Comment cadrer?
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07/07/2015
Que compter?
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02/07/2015
Construction
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29/06/2015
Les rouleaux de la mode
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26/06/2015
Marie bis
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23/06/2015
Marie
Marie a été servante chez des Messieurs à particule. Famille à blason et à quartiers. Elle a commencé à dix ans comme souillarde et elle a accompagné fidèlement jusqu'à la fin de la race le dernier, dit Gaston. Elle a été vaguement servante-maitresse alors, oh très peu: Monsieur Gaston n'a jamais été grand abatteur de bois, simple tradition. A cette époque Marie a fait construire, de ses propres sous, la porte cloutée, l'architecture noble, la fenêtre ferrée, le fronton d'acanthe. Mais c'est encore plus beau! La pauvre Marie ne croyait pas travailler dans le sublime. Elle a imaginé la gloire des messieurs à particule (blason et quartiers). Elle a gardé tel quel un petit escalier, oh! mais très rare (elle n'a jamais beaucoup aimé l'escalier d'honneur) et très vieux, éreinté mille et mille fois et, finalement c'est par ce petit escalier qu'on accède à la porte du ciel.
Jean Giono, La Provence perdue
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18/06/2015
Robert
- Un petit coup de Bourgogne pour fêter ça? Je le fais venir. Un Nuits Saint Georges, sur le gibier, il n'y a que ça de vrai, le Bourgogne.
- Merci, non.
Il en reste comme deux ronds de flan. Ce refus c'est pire qu'un crime de lèse-pinard. Ça ressemble à une rébellion. Des souvenirs haineux lui remontent dans la gorge et allument une vilaine lueur dans son œil. Il ne peut pas s'empêcher, ce salopard.
- Remarque avec le mal que ça a fait à ton père, je comprends.
Il fait très chaud. C'est souvent comme ça par ici, au début de l'automne. J'ai roulé comme un con, toutes fenêtres baissées, pendant les dix premiers kilomètres. J'ai même failli me retrouver dans le fossé une fois ou deux. Je ne lui ai pas envoyé son plat de sanglier en travers de la gueule uniquement parce que Christiane avait l'air vraiment navrée. Je suis parti sans même claquer la porte qui était ouverte sur la douceur de l'air.
Dominique Delahaye, à fond de cale
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09/06/2015
Charançon
"J'étais loin d'imaginer que ton métier était si pénible.
C'est ainsi que m'accueillait bien souvent Blanche quand elle me voyait rentrer épuisé par les séances de travaux pratiques que j'animais et auxquelles succédaient trop fréquemment de pénibles discussions avec un Charançon toujours plus borné qui, une fois de plus, me reprochait d'avoir laissé s'exprimer ce qu'il appelait des hypothèses aventureuses. En vain, m'efforçais-je de lui remontrer que la logique du raisonnement conduisait à certaines ouvertures problématiques; à tant d'arguments, il concluait par cette admirable sentence:
- Nous devons avoir l'humilité de ne faire que ce pour quoi nous sommes payés."
Jacques Abeille, La Barbarie
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06/06/2015
Ma grand-mère Autin
Ma grand-mère Autin, soit dit en passant, avait entrepris un temps de m'apprendre à déchiffrer les mots dans un vieil album illustré des aventures de Gepetto, Jimmy Cricket et Pinocchio (Se dice delle bugie, piccolo, il suo naso si allungera!); des mal embouchés fissa avaient mis le holà à ce début d'instruction et m'avaient sans ménagement arraché à sa bienfaisance e à son affection. Par la suite, sitôt passée la saison des culottes courtes et de Gédéon le petit canard, puis celle déjà plus dissipée de Ribouldingue, Croquignol et Filochard, les bons pères qui, je ne sais trop comment, avaient hérité de moi comme d'une mauvaise fortune, ne me laissèrent non plus loisir de me familiariser plus avant avec les études en me flanquant à la porte de leur pensionnat de cambrousse sans autre bagage que mon âge tendre et ma tête de cochon. J'entrai à la Friterie Brunetti vierge devant la vie, même les honneurs du certif m'avaient été épargnés; ce sont les cafés qui m'ont instruits.
Pierre Autin-Grenier, Friterie-Bar Brunetti
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